Schéma actantiel

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Né de l’analyse des contes de fées, le schéma actantiel formalise les relations dans l’histoire entre les actants organisés en 6 pôles. Un actant est un intervenant humain ou non humain (une montagne ou la peur peuvent être un actant). Un pôle d’actants peut contenir un ou plusieurs actants, et les actants peuvent être présents dans plusieurs pôles.
La relation fondamentale du schéma réunit le pôle du sujet et celui de l’objet. On reconnaît la relation classique du protagoniste à son objectif. Elle est enrichie de 4 pôles actantiels : d’une part, l’adjuvant et l’opposant, qui enrichissent la conflictualité du rapport sujet-objet.
L’adjuvant, celui qui aide, permet au sujet de se rapprocher de l’objet.
L’opposant, au contraire, s’interpose dans la trajectoire du sujet vers son objet.
Adjuvants et opposants sont ainsi qualifiés parce qu’il produisent des actes concrets : une personne proposant son aide ou menaçant de nuire n’est pas un opposant, sauf si ceci encourage ou décourage efficacement le protagoniste...
Le destinateur donne la quête, tandis que le destinataire est celui qui bénéficiera des résultats de la quête.
Le schéma est une image diachronique du récit, il ne donne pas d’idée de temporalité. Il dépeint le récit dans son entièreté, de son début à la fin. Si l’objectif est reformulé durant le récit, c’est l’objectif "final" qui est spécifié.
L’intérêt de ce modèle rudimentaire, est de questionner les structures relationnelles dans les histoires que vous produirez pour détecter les types, parfois inexistants, et parfois confus, de rapports entre les personnages. La richesse de l’outil vient aussi de sa grande maniabilité, car il est facilement combinable, déplaçable, inversable.

Voir à ce propos le texte sur le schéma actanciel, extrait de "Techniques du scénario" de Pierre Jenn